Choc, traumatisme, transformer l’épreuve pour rebondir !
Le chemin de la vie est pavé de joies et de difficultés. Même si chacun réagit à sa manière face à l’adversité, nul n’est à l’abri de connaître un jour les affres de la séparation, de la maladie, du deuil, d’un burn-out, d’un acte brutal… Ces épreuves laissent bien souvent des plaies à l’âme et au cœur et il n’est pas toujours facile de retrouver la paix intérieure. Lorsque la souffrance morale s'installe, il convient de réagir, car il est possible de s’offrir un après autre que douloureux. Cette reconstruction, accessible à tous, porte un nom : la résilience. Je vous explique aujourd’hui comment avancer pas à pas vers le renouveau et la sérénité.
Quitter le mode survie pour se reconstruire
Agression, attentat, accident, décès soudain d’un proche, harcèlement, maltraitance, licenciement, catastrophe naturelle, tout événement perturbant ou violent laisse des traces. Au corps parfois, à l’âme toujours.
Pendant les jours et les semaines qui suivent, il est normal d’être perturbé. Le retour à la normale s'étale généralement sur quelques mois. Toutefois, pour un pourcentage important des victimes, 20 à 50 % selon les cas de figure, le choc émotionnel ou traumatique altère la qualité de vie durablement. C’est ce que l’on appelle le stress post-traumatique.
Il se manifeste par une large palette de maux, des troubles anxieux aux insomnies, des crises de panique à l’irritabilité, du repli sur soi aux douleurs physiques, aiguës ou chroniques.
Néanmoins, il y a une symptomatologie commune :
● les flashbacks, ces moments où la victime revit la scène dans toute sa charge émotionnelle. Cette reviviscence du drame la plonge perpétuellement dans son cauchemar.
● L’hypervigilance, où les sens sont aux aguets. La peur et la méfiance rythment le quotidien et empêchent la tenue d’activités, de sorties ou d’échanges avec les autres.
● Les stratégies d’évitement. Celles-ci sont conscientes ou non, facilement repérables ou totalement invisibles, mais elles impactent la sphère intime, familiale et sociale à divers degrés.
Ce mode de fonctionnement n’est ni plus ni moins qu’un mode de survie, une sur-adaptation pour supporter le poids de l’épreuve. La plaie psychologique reste vive, avec tout ce que cela suppose : détresse morale, souffrances physiques, mésestime, absence de confiance en soi, relations toxiques, croyances limitantes…
Dans ce cas, la victime se perçoit et évolue à travers le prisme de ce qu’elle a vécu, aucunement tel qu’elle pourrait être.
Or, il est possible d’arrêter de subir et de se reconstruire, c’est-à-dire de revenir à un état psychologique stable, dans un environnement satisfaisant et de renouer avec des relations saines, à soi comme aux autres.
La résilience, le pouls de la libération
Ce rebond, cette autorisation que la personne se donne de vivre à nouveau comme elle l’entend, s’appelle la résilience.
Ce processus de réparation a été théorisé par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui dit que “la résilience, c’est apprendre à danser sous la pluie plutôt que d’attendre que l’orage passe”. En d’autres mots, il ne s’agit pas d’effacer le passé, mais de le désensibiliser, d’apprendre à faire avec, de manière acceptable.
La résilience ne se décrète pas, c’est un parcours qui s’effectue pas à pas, accompagné du facteur temps. Il n’y a pas de bon timing, chacun progresse à son rythme.
Comment retrouver confiance et énergie ?
Le temps n’efface rien, il transforme. Pour réellement avancer, il ne faut pas rester seul face au poids de la souffrance. La reconnaître est essentiel.
Elle s’exprime à travers les émotions, les boussoles de votre santé mentale. Ressentir de la colère, de la tristesse, de l’épuisement ou de la culpabilité est un message de votre for intérieur. Il faut donc les accueillir et chercher à comprendre ce qu'elles disent de vous à l’instant présent.
Ce n’est en aucun cas une preuve de faiblesse que d’admettre sa vulnérabilité, nul n’a à rester “fort” en toutes circonstances.
Instaurer des habitudes sécurisantes
Parler, se confier à ses proches, est le premier pilier du mieux-être. Se sentir écouté, entendu et plus encore, compris, est une véritable soupape. Si ce soutien affectif est difficile ou impossible, il existe de nombreux groupes de paroles vers lesquels se tourner. Chacun peut venir y déposer sa peine, son incompréhension ou sa révolte et y trouver une oreille attentive, une expérience similaire, un réconfort.
Mettre des mots sur l’épreuve que l’on traverse est une étape indispensable pour se l’approprier et l'assimiler.
Par ailleurs, il ne faut pas négliger l’importance des routines rassurantes telles que prendre l’air, dormir, sortir boire un café avec un ami, s’adonner à des loisirs créatifs, méditer… Ces rituels de bien-être sont des repères et des sas de décompression. Ils sont particulièrement utiles pour se reconnecter à ses ressources personnelles, à ses valeurs et pour renforcer l’estime de soi dont dépendent non seulement l’amour de soi, mais l’ensemble des décisions et relations interpersonnelles.
Ces phases de réflexion donnent l’accès à l’après, au changement. Au sens que va prendre le traumatisme : qui serai-je ensuite ? Quelle nouvelle force va m'animer ? Sans dire qu’il faut positiver cet événement, il convient d’accepter “qu’il est”, passé et irrémédiable, mais qu’il peut être le point de départ d’une nouvelle vie, d’une autre direction, de nouvelles priorités.
Cependant, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide à un professionnel de l’accompagnement en cas de persistance des émotions fortes, de blocages, d’isolement ou si d’autres troubles préjudiciables à la santé s’installent.
La thérapie pour soulager, réparer et rebondir
Faire appel à un thérapeute n’a rien de honteux, au contraire ! Il faut être courageux pour oser dire “je ne vais pas bien”.
Cette démarche est un constat de lucidité et un pas décisif, le premier d’un avenir plus serein.
Outre son écoute, le praticien dispose d’outils thérapeutiques efficaces pour apaiser et poser avec vous les bases du renouveau.
L’EMDR, la thérapie du stress post-traumatique, a révolutionné la prise en charge des états de souffrance et de blocages psychiques. Le mouvement bilatéral des yeux est un mécanisme naturel de mémorisation et d’intégration. Le cerveau enregistre et retraite les informations pour ensuite mieux les “digérer”. Quelques séances, tout au plus, suffisent pour désensibiliser le souvenir et les stimuli anxiogènes.
Les TCC, l’hypnose ou la programmation neuro-linguistique (PNL) modifient la perception de l’événement pour mieux déjouer les stratégies conscientes ou inconscientes d'auto-sabotage et les pensées négatives récurrentes. Elles mobilisent vos ressources, identifiées au préalable par un questionnement, exempt de tout jugement.
Ces pratiques peuvent être complétées par l’apprentissage de la gestion émotionnelle, un chapitre fondamental pour se découvrir, se comprendre et pacifier son rapport à soi.
Le soutien thérapeutique n’a pas vocation à vous changer, mais à vous révéler à vous-même, dans toutes vos aptitudes. Il s’adapte à tous les cas, puisque l’accompagnement est construit avec vous, selon votre personnalité et vos besoins.
Les deux ingrédients principaux de la résilience sont le temps et la bienveillance envers soi. Ils permettent de regarder l’épreuve autrement et d’en faire le point de départ de nouvelles forces intérieures. Ce cheminement n’est pas une course, mais un parcours de fond où chaque pas est un progrès, une victoire en soi. Accordez-vous de l’attention et n’hésitez pas à consulter pour vous apaiser et construire ces fondations qui feront de vous une personne prête à accueillir à nouveau le bonheur et la sérénité.