La sexothérapie au secours des dysfonctionnements sexuels chez l’homme
Avoir une activité sexuelle est un besoin inscrit dans notre ADN depuis la nuit des temps. Indispensable tant du point de vue physique que psychique, la sexualité est naturelle, mais ce qui l’est moins, c’est la manière de faire ! Bien souvent issus de causes psychologiques, nombre de facteurs peuvent affecter la vie intime et entraîner des dysfonctionnements, aussi fréquents que perturbants. S'ils touchent indifféremment les femmes et les hommes, les troubles sexuels impactent ces derniers dans ce qu’ils ont de plus cher : leur virilité, ou tout du moins dans la conception qu’ils en ont. La sexothérapie leur vient en aide sans fausse pudeur afin de rétablir la connexion avec leur corps et remettre le baromètre de la libido au beau fixe !
Quelles sont les causes possibles d’un trouble sexuel ?
La vie sexuelle est faite d’expériences et d’apprentissages, mais elle est aussi conditionnée par le vécu et l’éducation. Il est capital pour saisir l’influence du mental sur le corps de connaître les étapes qui mènent du désir à l’orgasme.
Plusieurs phases successives induisent des réactions psychiques, physiologiques et bien sûr, physiques.
Le désir, déclenché par la stimulation de l’un ou plusieurs sens (ouïe, toucher, vue…) ou par un fantasme, provoque un émoi propice à un rapport sexuel.
L’excitation correspond à la montée du plaisir. Elle entraîne des effets physiques, comme l’érection, la sensibilité des zones érogènes…
La phase dite de plateau, plus ou moins longue, correspond à l’intégralité du rapport entre l’excitation et l’orgasme. La tension neuromusculaire est à son maximum et induit à son apogée une surexcitation, le réveil de la partie animale, instinctive.
Vient ensuite l’orgasme où le plaisir est intense et se traduit par des contractions musculaires rythmées et chez l’homme par une éjaculation.
La dernière phase est appelée résolution. L’organisme revient plus ou moins vite à ses processus physiologiques normaux et pendant ce laps de temps, une nouvelle excitation sexuelle est impossible.
Une bonne santé sexuelle repose sur un équilibre entre le corps et la psyché, la connaissance de sa personne, de ses besoins, de ses désirs sans oublier bien sûr l’aspect sentimental.
Cette harmonie globale est fragile et de nombreux facteurs peuvent être sources de dysfonctionnements, de pannes sexuelles comme on les appelle couramment et ce, à tout moment de l’acte sexuel.
On peut ainsi distinguer des causes liées à :
● une mauvaise hygiène de vie (manque de sommeil, tabagisme excessif…),
● une pathologie (problèmes de prostate, maladies cardiaques ou neurologiques, diabète, mauvaise circulation sanguine…),
● aux effets secondaires d’un traitement médicamenteux.
Par ailleurs, une baisse de testostérone, principale hormone mâle, peut perturber la réponse physique à une excitation.
Mais dans la plupart des cas, on constate un lien de causalité entre des facteurs physiques et psychologiques.
Ainsi, un dysfonctionnement peut survenir suite à :
● un manque de communication avec le ou la partenaire,
● une dépression, un événement stressant comme un traumatisme, la perte de son emploi, un divorce,
● des croyances limitantes sur la sexualité,
● des pressions extérieures comme celles dites de performances sexuelles…
Il convient également de souligner que le quotidien et la routine ne sont pas les amis de l'érotisme, c’est-à-dire de tout ce qui relève de l'amour physique, du désir et du plaisir sexuel.
Si l’un de ces fauteurs de troubles s’immisce dans votre intimité, la libido est en danger !
Comment cela se traduit-il ?
Les hommes sont principalement touchés par des problématiques inhérentes à l’absence ou la baisse de désir, à des difficultés d’érection, mais également à des addictions au sexe ou au porno…
Le plus fréquent est la diminution du désir ou la perte d’intérêt pour l’activité sexuelle. Ce trouble peut résulter d’une multitude de facteurs, parmi lesquels la fatigue, l’âge, une maladie…
La dysfonction érectile qualifie les troubles qui empêchent une érection satisfaisante et un acte sexuel, c’est ce que l’on appelle souvent l’impuissance.
À noter que parmi les troubles érectiles tous ne sont pas liés à un manque de rigidité de la verge. Le priapisme, par exemple, est une érection persistante et douloureuse qui survient sans excitation et qui n’aboutit jamais à une éjaculation.
L’éjaculation précoce ou prématurée survient de manière incontrôlée avant ou très peu de temps après la pénétration.
L’éjaculation retardée est une difficulté à parvenir à l’orgasme malgré l’excitation. L’anorgasmie qualifie l’impossibilité d’avoir un orgasme. Elle peut être associée à l’anéjaculation, l’absence d’éjaculation.
Ponctuels ou persistants, ces troubles peuvent affecter tous les hommes et ce, à tout âge, statistiques à l’appui :
● 15 % rencontrent au moins une fois dans leur vie une dysfonction érectile, celle-ci concerne 20 % des plus de 60 ans,
● 20 % ressentent ponctuellement un trouble du désir,
● 30 % seraient touchés par un problème d’éjaculation précoce….
Quel que soit le trouble, il ne doit pas devenir source d’anxiété et avoir des effets délétères sur la vie de couple, l’estime et la confiance en soi. Il n’y a ni honte ni culpabilité à avoir, d’ailleurs plus des deux tiers des hommes font des démarches pour trouver une solution à leur problématique.
Le professionnel le plus à même de les aider en l’absence de maladie est un sexothérapeute.
Le rôle clé de la sexothérapie
Cette pratique aborde le sexe sous l’angle fonctionnel, éducatif et psychologique. Quelques séances suffisent pour comprendre qu'en matière de sexualité, il n’y a pas de norme, seulement des individus uniques.
Grâce à son questionnement et ses qualités d’écoute, le praticien :
● éclaire les schémas conscients et inconscients qui se jouent en chacun de nous,
● balaie le vécu, les blocages, les idées reçues et les attentes.
Lorsque la sexualité reprend sa place dans l’approche mentale et corporelle, le trouble disparaît progressivement et naturellement.
Dans ce cadre sécurisant et sans jugement, vous êtes invité à parler librement, car la finalité est aussi de :
● conscientiser ses besoins et ses attentes,
● se réapproprier ses émotions en même temps que son intimité.
Conjuguée à des exercices simples, la sexothérapie apporte toutes les clés pour une meilleure connaissance de son corps, notamment des parties actives lors d’un acte sexuel. Ce travail personnel se fait à travers l’apprentissage de la relaxation, de la respiration, de la décontraction musculaire et de la visualisation.
Et, bien qu’elle ne soit pas une thérapie conjugale, l'implication de votre conjoint est capitale pour obtenir les résultats escomptés et renforcer la relation.
Le sexe, ça se vit aussi à deux !
Un couple, c’est un peu comme un jardin, pour que les fleurs du désir et de l’amour ne fanent pas, il doit faire l’objet d’attentions.
La communication y joue un rôle majeur pour :
● conserver (ou retrouver !) une connexion émotionnelle et sensuelle,
● déculpabiliser et dédramatiser en présence d’un trouble.
La sexothérapie révèle un environnement où chacun peut exprimer ses attentes et ses limites, dans le respect de celles de l’autre.
Elle explique aussi que bien des incompréhensions naissent des différences entre la sexualité de la femme et celle de l’homme, car celui-ci est soumis à des pulsions physiologiques.
Certains exercices sont à faire en duo entre chaque séance. Ils ont pour but de sensibiliser au corps de l’autre, de redéfinir la sexualité pour garantir la satisfaction des deux partenaires.
Ils sont bien souvent l’esquisse d’un nouvel érotisme, d’un accès au plaisir des sens.
Faire l’amour n’est pas une affaire de performances, mais bel et bien un pilier du développement personnel. Dans ce sens, la sexothérapie est une exploration, une reconnexion à ses désirs, à son identité sexuelle et à une communication saine avec son conjoint. En outre, elle restaure l’image de soi et lève ainsi le ou les blocages.
Si un traumatisme affecte votre équilibre de vie, d’autres outils thérapeutiques vous aideront à le dépasser.
Un trouble est bien souvent l’expression d’une déconsidération de la sexualité. Or, cette pulsion de vie doit retrouver une place noble, car si elle n’est pas assouvie, elle peut générer des insatisfactions, voire des violences ou des déviances. La solution ne saurait être de rester seul ou de remplacer une pratique naturelle par ce fléau qu’est l’accès illimité à la pornographie. L’éducation est une porte vers l’épanouissement sexuel, poussez celle de votre thérapeute !