Charge mentale, les femmes en première ligne !
La charge mentale est le poids psychologique généré par un enchaînement de tâches et la sur-sollicitation, le tout sur du long terme. Employé au départ dans le monde du travail, le terme est aujourd’hui associé à un syndrôme d’épuisement au féminin, qui touche particulièrement les mamans. Sans tomber dans les stéréotypes, il est vrai qu’elles sont plus nombreuses que les hommes à devoir compartimenter leur journée entre la gestion des enfants, leur vie professionnelle et la maison. Or, il est impossible de rester zen et en bonne santé dans une vie faite uniquement d’injonctions et de pressions, fussent-elles familiales ou sociétales. Quels sont les symptômes de ce surmenage qui guette toutes les superwomen ? Comment y remédier et mieux encore, comment l’éviter ? Suivez le guide !
Les facteurs de surcharge mentale
C’est une sociologue française, Monique Haicault, qui emploie pour la première fois la notion de charge mentale en 1984. Elle la définit à l’époque comme “le fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement”. Elle précise encore que “cette charge mentale de la journée redoublée est lourde d’une tension constante pour ajuster des temporalités et des espaces différents”.
Concrètement, c’est le fait de devoir concilier vie de famille et vie professionnelle.
Les dernières statistiques en la matière indiquent que, 40 ans après, la révolution dans la vie quotidienne des femmes se fait encore attendre.
Ainsi, elles sont plus de 70 % à effectuer chaque jour de 1 à 3 heures de tâches ménagères (ou, plus communément, des corvées) et 65 % assument seules le soin aux enfants… D’ailleurs, la maternité engendre un stress supplémentaire pour 40 % des femmes qui travaillent en extérieur, même si la charge émotionnelle impacte aussi les mères au foyer.
Force est de constater qu’en 2023, les inégalités hommes/femmes perdurent et que nous sommes loin de la juste répartition au sein du couple.
Ajoutées aux contraintes liées au travail, aux rendez-vous chez le pédiatre ou au gala de danse de l’aînée, ces journées marathon ressemblent souvent à une course contre le temps.
D’autant plus que les femmes sont soumises aux différents diktats qui leur enjoignent en plus d’être des épouses et des femmes désirables avant tout…
Alors au fil des mois, le cerveau s’emballe, la fatigue s’installe et avec elle, une cohorte de maux qu’il ne faut surtout pas négliger.
Détecter cet épuisement
Lorsque la to do list s’allonge et que la journée ne suffit plus, attention danger ! Ce sentiment d’enchaîner les tâches de manière robotisée traduit un mal-être généralisé, entre détresse psychologique et épuisement physique. Le niveau de surcharge est tel que la personne ne peut plus ni atteindre ses objectifs, ni prioriser ce qui doit être fait.
Les signes sont alors similaires à celui d’un burn-out :
- baisse de l’estime de soi, sentiment de ne pas être à la hauteur, dépréciation personnelle,
- troubles du sommeil, insomnies,
- difficultés de concentration,
- sautes d’humeur, irritabilité, accès de colère soudains, crises de larmes,
- isolement social…
Sans oublier les incidences de ce stress chronique sur le système cardiovasculaire et immunitaire, avec à la clef des pathologies encore plus lourdes.
L’accumulation de ces maux doit provoquer une prise de conscience, tant de la personne en souffrance que de son conjoint.
Perfectionnisme versus lâcher-prise
Si un arrêt de travail est, malheureusement, trop souvent la première étape, il ne saurait à lui seul régler le problème.
Pour ce faire, il n’y a pas de recette miracle. Il est indispensable de repenser la distribution du temps consacré aux tâches parentales et familiales, ce qui implique souvent d’apprendre à déléguer et… à lâcher-prise.
Les standards sont différents pour tout le monde, en matière d’éducation comme de rangement, mais il est inutile de viser constamment une forme d’excellence. Se surinvestir pour tout mener de front, nier ses limites et s’autocritiquer n’est pas une bonne solution.
Pour ne pas s’oublier et revenir à l’équilibre, mieux vaut se focaliser sur l’instant présent.
Cette prise de recul suppose d’être en capacité d’accepter que tout ne soit pas parfait et d’accueillir sereinement les émotions que cela suscite.
Philosophiquement, se recentrer sur l'essentiel permet de vivre les instants plus intensément.
Il est important d’aborder la question de l’organisation avec son conjoint et que tout le monde contribue à la bonne marche de la maison. Après tout, monsieur est tout aussi qualifié que vous pour faire les courses ou mettre en route la lessive !
Les enfants peuvent très bien ranger leur chambre et vider le lave-vaisselle. Participer à l’entretien est leur premier pas vers l’autonomie.
Par ailleurs, cela aiguise leur sens des responsabilités, impliquez-les sans état d’âme !
Ponctuellement, n’hésitez pas à demander de l’aide à votre entourage, le temps d’une soirée ou d’un week-end. Ces petites coupures sont salvatrices.
Comprenez que pour s’épanouir, il est nécessaire d’avoir du temps pour soi, pour ne rien faire, pour lire ou pratiquer des activités qui relèvent des loisirs et du plaisir.
Cependant, en cas de fatigue déjà installée ou de comportements obsessionnels, adopter d’autres modes de fonctionnement n'est pas facile. Il est alors judicieux de se faire accompagner par un professionnel.
Apprendre à gérer ses émotions et le stress
Si vous avez été élevé dans le cliché que seules les femmes s’occupent des enfants et de la maison ou qu’un homme ne pleure pas, cela ancre en vous des croyances limitantes.
Vous êtes en quelque sorte programmé pour agir selon ces schémas inconscients qui vous empêchent de laisser libre cours à vos émotions et à votre personnalité.
Si vous vous trouvez dans l’impossibilité de fonctionner selon ce modèle interne, cela ouvre la porte à toutes les pensées négatives et au stress.
La charge mentale provient de cette difficulté à accepter d’en laisser pour demain et de prioriser son propre bien-être.
Pour déposer ce fardeau, faites appel à un praticien. Celui-ci dispose de tous les outils thérapeutiques pour vous aider.
Quelques séances suffisent pour court-circuiter le sentiment d’échec, la colère ou la culpabilité qui en découle.
La programmation neuro-linguistique, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) et l’EMDR sont des pratiques sûres pour :
- abandonner ses idées noires,
- reconstruire son estime personnelle et la confiance en soi,
- retrouver un sommeil réparateur,
- apaiser ses angoisses,
- dompter ses peurs…
Remettre les choses dans leur contexte permet de se rendre compte que certaines ne sont ni si urgentes, ni si prioritaires qu’on l’imagine.
Apprendre à dire non, à oser être pleinement soi pour se réapproprier une bonne qualité de vie est primordial.
Il est toujours temps d’être heureux et en paix !